5184
Переводчик Ефимова Анна Игоревна
492Свободен
Дата регистрации: 1 октября, 2015 г.
Россия, Красноярск
Женский
Специализации:
Письменные переводы (Перевод сайтов, Политический, Художественный, Антропология, Изобразительное искусство, Искусство / литература, История, Кино и ТВ, Косметика, парфюмерия, Лингвистика, Маркетинг, Музыка, Образование, педагогика, Политика, Поэзия и литература, Религия, Социология, Туризм, Философия, Фольклор)
Родной язык:
Русский
Иностранные языки:
Английский
Французский
Фрилансер
Образование:
РГГУ (2013-2015), магистратура по специальности "филология- иностранные языки, теория и практика перевода"
Возраст:
43 года
Образцы переводов
Les limites de la pensée : Aller-retour Paris-Londres
UN FRANÇAIS QUI ARRIVE À LONDRES - écrivait Voltaire dans ses Lettres Anglaises ' - trouve les choses bien changées en philo¬sophie comme dans tout le reste. Il a laissé le monde plein ; il le trouve vide ; à Paris... chez vos cartésiens, tout se fait par une impulsion qu'on ne comprend guère ; chez Monsieur Newton, c'est par une attraction dont on ne connaît pas mieux la cause... Voilà de furieuses contrariétés... Enfin pour mieux trancher encore... Newton prouve, ou du moins rend probable... que le plein est impossible, et il nous ramène le vide qu'Aristote et Descartes avaient banni du monde. »
Dans cette opposition, le Paris de Descartes est un monde plein de liens solidaires, ne laissant aucune place au vide, un monde où la clarté et l'entendement imposent leurs évidences aux choses - on y voit seule¬ment ce que l'on comprend - et le Londres de Newton est un monde avec un esprit vidé de liens soudés, résolu à voir, même s'il lui en coûte l'extinction de ses lanternes, se confrontant à ce qui paraît incertain, douteux ou étrange. Pour les psychanalystes, la contradiction entre ce Paris et ce Londres forme les bornes de la même voie, celles du fonction¬nement de notre pensée. Penser, pourrait-on dire, est un incessant aller-retour Paris-Londres.
La conception newtonienne est davantage issue d'un puissant travail de figurabilité, proche de celui du rêve, que d'un processus de pensée rationnel : l'univers est un vide infini dont seule une partie infiniment petite est remplie par les objets, objets qui se meuvent à travers ce vide sans borne et sans fond ; toutefois, l'identité et la réciprocité entre les corps terrestres et cosmiques, entre pomme et planète, est absolue, chaque corps est en relation avec tous les autres corps et uni à eux.
On comprend que cette belle figurabilité pouvait déconcerter l'esprit scientifique de l'époque, pour lequel toute notion d'existence de lien entre corps éloignés éveillait la crainte de l'animisme. L'intuition de Newton implique la hardiesse et la subtilité d'un mouvement de pensée, transfor¬mant toutes les données du moment en une seule unité jugulant l'immen¬sité du vide irreprésentable ; elle est une figuration indépendante de la raison, comme elle est indépendante de sa préhension directe.
UN FRANÇAIS QUI ARRIVE À LONDRES - écrivait Voltaire dans ses Lettres Anglaises ' - trouve les choses bien changées en philo¬sophie comme dans tout le reste. Il a laissé le monde plein ; il le trouve vide ; à Paris... chez vos cartésiens, tout se fait par une impulsion qu'on ne comprend guère ; chez Monsieur Newton, c'est par une attraction dont on ne connaît pas mieux la cause... Voilà de furieuses contrariétés... Enfin pour mieux trancher encore... Newton prouve, ou du moins rend probable... que le plein est impossible, et il nous ramène le vide qu'Aristote et Descartes avaient banni du monde. »
Dans cette opposition, le Paris de Descartes est un monde plein de liens solidaires, ne laissant aucune place au vide, un monde où la clarté et l'entendement imposent leurs évidences aux choses - on y voit seule¬ment ce que l'on comprend - et le Londres de Newton est un monde avec un esprit vidé de liens soudés, résolu à voir, même s'il lui en coûte l'extinction de ses lanternes, se confrontant à ce qui paraît incertain, douteux ou étrange. Pour les psychanalystes, la contradiction entre ce Paris et ce Londres forme les bornes de la même voie, celles du fonction¬nement de notre pensée. Penser, pourrait-on dire, est un incessant aller-retour Paris-Londres.
La conception newtonienne est davantage issue d'un puissant travail de figurabilité, proche de celui du rêve, que d'un processus de pensée rationnel : l'univers est un vide infini dont seule une partie infiniment petite est remplie par les objets, objets qui se meuvent à travers ce vide sans borne et sans fond ; toutefois, l'identité et la réciprocité entre les corps terrestres et cosmiques, entre pomme et planète, est absolue, chaque corps est en relation avec tous les autres corps et uni à eux.
On comprend que cette belle figurabilité pouvait déconcerter l'esprit scientifique de l'époque, pour lequel toute notion d'existence de lien entre corps éloignés éveillait la crainte de l'animisme. L'intuition de Newton implique la hardiesse et la subtilité d'un mouvement de pensée, transfor¬mant toutes les données du moment en une seule unité jugulant l'immen¬sité du vide irreprésentable ; elle est une figuration indépendante de la raison, comme elle est indépendante de sa préhension directe.
Границы мысли: из Парижа в Лондон и обратно
«Француз, приезжающий из Парижа в Лондон, - пишет Вольтер в своих «Английских письмах», - находит все изменившимся, как в отношении философии, так и во всем прочем. Он оставил мир полным - находит пустым; у вас, картезианцев, все происходит от некого толчка, причин которого мы не понимаем; у господина Ньютона – от притяжения, в котором мы понимаем не больше… Отсюда – жестокие противоречия… Чтобы еще усугубить их, .. Ньютон доказывает, или по крайней мере допускает, - что полнота невозможна, и возвращает нам пустоту, которую Аристотель и Декарт изгнали из мира».
Здесь противопоставлены декартовский Париж – как мир, полный взаимных связей, не оставляющий места пустоте, мир, где ясность и рассудок навязывают вещам свою очевидность – здесь видят только то, что понимают – и ньютоновский Лондон, мир, лишенный прочных связей, решившийся смотреть реальности в лицо, даже если от этого погаснут его путеводные огни, сталкиваясь лицом к лицу со всем тем, что кажется неопределенным, сомнительным или странным. Для психоаналитиков это противопоставление Парижа и Лондона обозначает контуры того же самого пути – работы нашей мысли. Можно было бы сравнить процесс мышления с нескончаемым путешествием из Парижа в Лондон и обратно.
Ньютоновская концепция мироздания опирается скорее на силу «образного мышления», по сути своей близкого к сну, нежели на процесс мышления рационального: вселенная предстает в ней как бесконечная пустота, лишь ничтожно малая часть которой заполнена телами, движущимися в этой пустоте без дна и без границ; и тем не менее, подобие и взаимосвязь между телами земными и небесными, между яблоком и планетой, абсолютны, каждое тело связано и едино с другими.
Понятно, что эта блестящая образность мышления подрывала научный дух эпохи, для которого само понятие о связи между удаленными объектами отдавало пугающим анимизмом. Интуиция Ньютона сочеталась со смелостью и гибкостью мысли, позволившей переплавить все имевшиеся на тот момент научные данные в единую картину мира и очертить границы непостижимой в своей бесконечности пустоты; процесс ее формирования шел независимо от рассудка, как и от непосредственного познания.
Тарифы
Письменный перевод:
Английский
150-200
РУБ
/ 1800 знаков
Французский
180-250
РУБ
/ 1800 знаков